Muséum des sciences naturelles d'Angers

La botanique se développe à Angers à la création de l’association des Botanophiles, en 1777 mais principalement après l’établissement, en 1789, d’un Jardin des plantes. Illustration des travaux des botanistes qui se sont succédés à Angers, l'herbier du muséum (350 000 collectes) s'articule autour de 3 collections importantes : l'herbier général, celui d’Alexandre Boreau (1803-1875), et celui de James Lloyd (1810-1896).

Le cœur de l’herbier général est formé de la collection De Lens, un botaniste parisien auteur d’une flore de Paris en 1812. Donnée en 1846, elle contient surtout d’autres collections refondues : Lallemand, Bory de Saint-Vincent, Chaubard, Thuillier, Kunze et des Centuries comme Unio Itineraria et celles de Sieber. On découvre au détour des parts d'herbier, des types de l'île de la Réunion, des collectes de Commerson (voyage de Bougainville), La Billardière (expédition d'Entrecasteaux), Poiteau (Saint Domingue) et même quelques rares échantillons du XVIIe.

L’herbier d’Alexandre Boreau est acheté par la municipalité en 1875, il contient sans doute 100 000 collectes, matériel ayant servi à la rédaction de la Flore du Centre de la France et du Bassin de la Loire, la flore régionale la plus réputée de son époque. Bien qu'en cours d'inventaire, cet herbier révèle un important réseau de botanistes correspondants, plus de 400, et une impressionnante suite de types, générés par la démarche « Jordanienne » de Boreau. Pour ces raisons au moins, l'herbier Boreau tient sa place dans l'histoire de la botanique française.

Celui de James Lloyd, est légué à la ville en 1897, par amitié pour Boreau et Bastard. Immense (100 000 collectes également), il renferme 24 000 espèces, base de la Flore de l’Ouest de la France. Accompagné d’une imposante bibliothèque, il est accessible au public le 15 septembre 1898.

Les autres lots intéressent plutôt la botanique départementale, même s’ils s’étendent à toute la France. On trouve les herbiers de Georges Bouvet, Toussaint Bastard, Jean-Baptiste Guépin ou encore ceux d’Ernest Préaubert. Une cinquantaine de lots de petite taille forme le reste l’herbier de la ville, souvent hors département : Corroy, Decluy, Duroux, Legros ou Giraudias par exemple.

On trouve également quelques collections de groupes sur lesquelles les botanistes se sont penchés plus tardivement : les mousses (Bouvet, Bruneau), les lichens (Decuillé, Thuillier), les champignons (Gaillard, Guépin, Rabenhorst) ou les algues (Lloyd, Bory, Corillion). La botanique spécialisée n'est pas en reste car l'on conserve à Angers une des plus importantes collections en bathologie d’Europe (un herbier du genre Rubus, les ronces).

La carpothèque-séminothèque, se compose, d’une part, d’échantillons plutôt pédagogiques (environ 1 000 espèces françaises et 200 tropicales), et d’autre part d’une collection Vilmorin de graines d’arbres du début du XXe, qui rassemble des collectes du Muséum national et du Prince Bonaparte (environ 1 100 échantillons).

La xylothèque, également formée de deux parties, rassemble des récoltes d’arbres abattus au Jardin des plantes et à l’Arboretum d'Allard, ainsi qu’une collection de bois précieux guyanais (1803).

Les travaux récents d’inventaire font ressortir à quel point la documentation associée est cruciale pour les travaux sur les collections. La bibliothèque est également ouverte au public.



Contact
Thomas Rouillard : Thomas.rouillard@ville.angers.fr

Patrin Eugène, plantes de Sibérie, 1780. ©Muséum des Sciences Naturelles d’Angers

Bois précieux commandés par Toussaint Bastard pour le Jardin des plantes d'Angers en 1803.
©Muséum des Sciences Naturelles d’Angers

Lloyd James, Solieria chordalis, Morbihan, 1849.
©Muséum des Sciences Naturelles d’Angers