Université d'Aix-Marseille

A la fois support pédagogique et matériel d’études scientifiques, l’herbier de l’université d’Aix-Marseille renferme 300 000 échantillons de plantes du monde entier, patiemment récoltés depuis 2 siècles. Poursuivant son enrichissement, il offre aujourd’hui un matériel de choix pour la réalisation de nombreuses études, classiques ou modernes, sur des flores très variées.

Au début du XIXème siècle, avec la création à Marseille d’un Jardin Botanique, débute la constitution de « l’herbier de la Faculté des Sciences ». Un impressionnant réseau d’échanges se met alors en place, et l’ensemble des éminents botanistes de l’époque contribue à sa réalisation. Au fil du temps, les herbiers ont été enrichis par des legs successifs. L’herbier de l’Université reflète ainsi:

1- l’Histoire de Marseille : port ouvert sur l’extérieur, et en particulier à travers ses échanges privilégiés avec les anciens territoires français d’outre-mer ;
2- la compétence et le rayonnement international des naturalistes Provençaux du début du XIXème siècle ;
3- la grande richesse floristique des régions PACA – Corse et des anciens territoires français d’Outre-mer.

Pour des questions de gestion, les herbiers sont divisés en 2 ensembles : les herbiers évolutifs dans lesquels sont régulièrement intercalés des échantillons et les herbiers historiques, fermés.

Les herbiers évolutifs sont au nombre de six :

  • l’Herbier Général du Monde correspond à l’herbier initial débuté vers 1820, lors de la création de la Faculté. A lui seul, il compte 343 casiers, 350 familles, 2 700 genres et plus de 35 000 espèces différentes souvent représentées par de nombreuses parts.
  • l’Herbier de France fut fondé sur l’herbier L. Samat. Les différents taxons de la flore y sont classés et numérotés selon le Catalogue des plantes de France, de Suisse et de Belgique de Camus (1888). Dans cet herbier évolutif, des ajouts sont régulièrement réalisés. Il comporte aujourd’hui 218 liasses.
  • l’Herbier de la France Méditerranéenne a récemment été réorganisé à partir de l’herbier P. Blanc suivant le Catalogue of the Provence flora de H. Roux. Cet herbier, régulièrement enrichi, renferme les espèces rares, menacées, ou endémiques de la région méditerranéenne française. Il présente donc un très grand intérêt pour les recherches scientifiques menées sur cette flore. Il se compose de 115 liasses.
  • l’Herbier de cytogénétique renferme les nombreux échantillons témoins, correspondant aux travaux et récoltes de chercheurs de l’ancien Laboratoire de Cytotaxonomie végétale, et de l’actuelle équipe travaillant en caryologie. Comportant un peu plus de 1 000 échantillons référencés, les données relatives à cet herbier sont accessibles via le portail Gbif. Les nombres chromosomiques sont ainsi consultables, tout comme les témoins herbiers, support de ces cytotypes. L’intérêt de cette collection réside dans la recherche des relations, souvent étroites, entre les différents cytotypes, leur morphologie, leur distribution biogéographique, et l’histoire de la région considérée.
  • l’Herbier général de lichens résulte également de la fusion de plusieurs herbiers sur la base de l’Herbier de Taxis. Il comprend environ 2 000, et est maintenant accessible via le portail du Gbif.
  • l’Herbier général des bryophytes.

Les herbiers historiques peuvent être classés en deux grandes entités géographiques. On trouve d’une part, les herbiers de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, du XIXème siècle qui correspondent aux premières flores et catalogues de Provence « modernes » :

  • Herbier Castagne, Bouches-du-Rhône,
  • Herbier H. Roux, Provence,
  • Herbier Molinier-Tallon, Camargue,
  • Herbier Delmas, Provence,
  • Herbier H. Ardoino, Alpes-Maritimes,
  • Herbier Derbez, Basses-Alpes,
  • Herbier A. Lavagne, Provence et Alpes.

D’autre part, figurent les herbiers témoignant du passé colonial de la France et/ou correspondant aux DOM-TOM. Ces herbiers, datant de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, renferment de nombreux types :

  • Herbier du Père Duss, Antilles,
  • Herbier Jumelle-Perrier de la Bathie, Madagascar,
  • Herbier Jacob de Cordemoy, La Réunion,
  • Herbier Zenker, Cameroun, Gabon,
  • Herbier Boery, Mauritanie, Mali, Soudan,
  • Herbier Peunel et Metzger, Nouvelle Calédonie,
  • Herbier d’Amérique du Nord.



Contact
Bruno Vila : bruno.vila@univ-amu.fr

Ravenea madagascariensis Becc. Récolté par Perrier de la Bathie et étudié par H. Jumelle dans le laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences de Marseille. Herbier Jumelle-Perrier de la Bathie, Madagascar – MARS herbarium – Aix-Marseille Université.
©B.VILA-AMU

Michauxia laevigata Vent. Echantillon témoin récolté par J. Contandriopoulos en Iran en 1977, ayant servi à la fixation sur le terrain et pour lequel le nombre chromosomique a été compté. Herbier de France – MARS herbarium – Aix-Marseille Université. ©B.VILA-AMU

Euodia segregis Cordemoy. Holotype de l’herbier Jacob de Cordemoy ayant servi à la réalisation de la flore de l’Ile de la Réunion. Herbier Jacob de Cordemoy, La Réunion. – MARS herbarium – Aix-Marseille Université. ©P.LAFAITE-MNHN